... comprendre pour commencer à réAgir ! |
Cette photo montre le réacteur N° 4 (il y en a 6 à Fukushima) après le sinistre de mars 2011. Les dégâts de ce réacteur, qui était alors arrêté à froid pour des travaux, sont donc uniquement liés au séisme et au tsunami : 3 autres réacteurs ont surchauffé et ont explosé, leur noyau nucléaire en fusion a percé la base du réacteur et est descendue dans le sous-sol, où personne ne pourra accéder pour arrêter la contamination de la nappe phréatique pendant des centaines d'années, ou plus ... Actuellement, les émissions radioactives s'y poursuivent en continu, par les eaux de refroidissement et par les airs. Ce bâtiment 4 ne tient que par sa structure métallique : les ferrailles du dessus ont été enlevées, mais un bassin situé au 5ème étage (à 30 m au dessus du sol !) contient encore les1500 barres de combustible nucléaire déposées là pour les travaux de révision. Ils sont refroidis par l'eau et sont ouverts à l'air libre. Une opération test pour retirer 2 barres a été menée en juillet 2012, mais vu les difficultés pour préparer ce chantier, le retrait des 1500 barres ne débutera qu'à la fin de l'année 2013 ... et prendra beaucoup de temps ! Le bâtiment très sinistré s'est fragilisé : si son bassin se fissure ou s'écroule, les barres de combustible non refroidies surchaufferont puis exploseront, en dégageant d'énormes quantités d'éléments radioactifs dans l'atmosphère. Plus personne ne pourra accéder alors à un autre bassin situé à proximité immédiate du réacteur : il contient 6000 barres qui cesseront d'être refroidies ... Personne n'ayant trouvé d'endroit convenable et sûr pour les stocker depuis la mise en fonctionnement de cette centrale nucléaire, plus de 11000 barres de combustible sont ainsi présentes sur le site ( !) | |
Il s'agit là de situations d'autant plus incroyables qu'elles sont incompréhensibles : pour y croire, il faudrait comprendre Les conséquences prévisibles de cet enchaînement de situations varient grandement selon les spécialistes : au pire, le Japon risque de devenir inhabitable et tout l'hémisphère nord de notre planète pourrait être contaminé par les poussières radioactives. En réalité, peu d'informations peuvent nous éclairer : 200 000 personnes déplacées au Japon et vivant des situations indignes, plus de 30 000 enfants de la région souffrant déjà de malformations, les médecins japonais pas ou peu informés (par exemple, sur la prise de pastilles d'iode !) et exprimant le souhait de respecter l'avis de leurs autorités de tutelle de ne pas aborder ces sujets avec des confrères français pour préserver leur carrière, de très nombreux suicides et avortements, la zone d'évacuation ramenée maintenant à 3 kilomètres malgré des taux de radioactivité trop élevés, des contacts évoqués entre les autorités japonaises et la Chine et la Russie pour une hypothèse d'évacuation de 40 millions de japonais, des informations de plus en plus nombreuses et précises, explicites et déroutantes sur internet et ... pour faire écho à notre incroyable indifférence, un grand silence de nos autorités et de nos médias grand public ( !) Celui qui s'interroge sur ce qu'un pays endetté peut faire et fera face à un tel problème peut commencer à comprendre. Comprendre que chaque risque majeur est traité dans son contexte et selon son environnement humain. Le Japon qui n'a pas connu la fierté stimulante que nous a apporté Marie Curie et son Prix Nobel, n'a pas su gérer sa « nucléarisation » avec le brio que nous admirons dans tous les autres domaines et le surprenant fiasco auquel nous assistons s'explique. Ce n'est, en effet, qu'après l'explosion de la 2ème bombe atomique sur son territoire que ce pays a accepté d'arrêter le combat : bombe et défaite, radioactivité et nucléaire, contamination radioactive et centaines de milliers de morts, les souffrances des victimes et même les survivants de la bombe, n'ont gardé aucune place dans le conscient contemporain ... et n'existent pas ! C'est dans cette indifférence qu'il nous est difficile de qualifier, que le pays s'est donc « culturellement » ouvert à un nucléaire sans barrière visible, sans limite imposée, sans aucune remise en question : une confiance citoyenne bien partagée et rassurante venant combler le vide du tabou ( !) Comprendre aussi que l'impératif culturel d'obéissance ... est resté prioritaire pour chaque japonais. En fin de compte, l'ordre d'évacuation de la zone n'a été donné à la population que 3 jours plus tard ... A cette occasion, il serait utile de de comprendre enfin notre silence, notre passivité bien tolérée, notre incapacité à réagir : un véritable problème de société qui devrait également nous préoccuper ... Il est vrai que les spécialistes de la radioactivité ont diversifié leur usage des unités de mesure - Sievert, Becquerel, Gray, Curie, Rad, Rem : il y a là de quoi désorienter celui qui cherche à s'approcher. Faire simple suffirait pourtant : l'unité internationale étant le Sievert, faisons un parallèle avec le Mètre : le kiloSievert (comme kilomètre) est à l'échelle de l'explosion nucléaire, le milliSievert (comme millimètre) et le microSievert (comme micromètre) sont d'avantage à notre niveau. Ainsi, si un médecin vous disait que votre corps peut absorber un Sievert par an, le parallèle peut être fait avec manger un Mètre de saucisse par an : absorber tout en un jour vous tuera, mais si la saucisse peut être stockée pour être consommée raisonnablement, les radiations, elles, pénètrent immédiatement dans votre corps dès que vous y êtes exposé : il faut donc limiter l'exposition pour « partager » la dose et l'étaler sur le temps &endash; sur 365 jours de 24 heures. L'indicateur de radioactivité donne ainsi sa mesure en microSieverts/heure (Sv/h), ce qui permettra de limiter ou d'étaler les expositions pour ne pas dépasser le total annuel : en sachant que toute exposition radioactive, même minime, peut déclancher des phénomènes graves qui ne seront observés que des années plus tard ... et que certaines parties du corps sont beaucoup plus sensibles aux expositions que d'autres - glandes sexuelles (tares héréditaires), seins (cancer), moelle osseuse (leucémie), poumons, thyroïde, os, peau ... Selon nos régions, la radioactivité naturelle varie entre 0,2 et 1 microSievert/h (Sv/h),. Le taux dont on est certain qu'il produit des effets biologiques dangereux se situe à partir de 1 milliSievert/h (mSv/h). Sachant que nous vivons, nous-même, dans un pays assez fortement « nucléarisé », où les critères de transparence et de loyauté envers la population ne sont pas garantis, il est du devoir du citoyen de rester informé et attentif, prêt à réagir et à agir en connaissance de cause : la petite fuite accidentelle locale n'est pas exclue au cours des prochaines décennies ! D'autres sont mieux placés pour évoquer un besoin de déplacement massif de populations comme au Japon, mais plutôt que de continuer à ne rien savoir, ne rien faire, puis de paniquer lorsqu'il sera trop tard, chacun devrait pouvoir appréhender raisonnablement la sécurisation de sa famille en cas d'incident &endash; électricité, eau et communication restant probablement disponibles dans ce cas : Pour tout cela, mais pour de multiples autres raisons également, une meilleure connaissance des événements survenus et en cours au Japon serait, pour le moins, souhaitable !
Pour terminer en toute simplicité ... comprendre est indispensable, pour éviter le double piège que chacun imagine : Comprendre est vital, enfin, pour prendre conscience de ce qui se passe dans ce nouveau monde en crise, que nous commençons à découvrir, qui semble être stimulé et animé exclusivement par la recherche de profits et où, de plus en plus souvent, les perdants ne seront plus repêchés : il faudra comprendre que si votre instinct de survie vous abandonne, personne ne sera là pour réAgir et Agir à votre place !
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un lieu de rencontres et d'échanges pour partager des informations, pour proposer des idées nouvelles et amorcer des projets d'actions permettant de mieux faire face aux difficultés à venir ... Si, comme chacun l'espère en son for intérieur, Fukushima ne représentera qu'un accident parmi d'autres dans notre parcours et qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter outre mesure, il s'agira ici d'un simple exercice d'éveil à l'initiative, à la citoyenneté et à la solidarité ... qui pourra apporter confiance en soi et espoir pour la construction d'un avenir meilleur, face à la crise et aux dérives de notre modernité ... Le premier objectif est donc de découvrir et d'exploiter les sources d'informations compétentes et crédibles, de partager les efforts et les résultats : Un confinement de longue durée dans nos habitations actuelles est-il envisageable ? notre mission consistera à rassembler les informations actualisées et à réunir les expertises disponibles, pour agir utilement, en adaptant les réponses et les actions à l'évolution des situations. Dernier point indispensable et essentiel dans ces circonstances probablement exceptionnelles ... Vos interventions, si elles sont "créActives", seront présentées sur ces pages consacrées à Fukushima : propositions d'informations, de conseils, d'actions utiles, expertise et engagement pour une mission, un programme d'action, etc ...
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